Où en étais je ?

Bon, déjà en photographie, il y a des bases qui, même si l'on change de support, restent (et resteront ?) inchangées. Et je ne vois pas en quoi la photographie numérique viendrait foutre le caillons dans un procédé plus que centenaire.

La lumière réfléchie par les objets en direction de l'appareil photo sera dirigée par un système optique pour imprimer une image sur un plan. Il faut ensuite sauvegarder cette image. C'est à partir de ce moment que le numérique se dissocie de l'argentique puisque se sont des petites diodes photo-sensibles qui transformeront la lumière en intensité électrique. Mais ne nous embarquons pas trop loin.

L'objectif, par là où tout commence.

Oui, revenons au début, discutons de l'objectif. La qualité de ce dernier est assez importante. Vous me direz : Vi, vi, on sait déjà. Je vous répondrais : Savez vous pourquoi ?.

On mesure la qualité d'un objectif sur plusieurs critères comme, sans être trop exhaustif, la largeur de sa bande passante sur le spectre de la lumière, sa capacité à restituer une image bien plane sans trop de distorsion, sa luminosité qui traduit la quantité de lumière que l'objectif est capable de diriger à bon port, son contraste, c'est à dire la différence entre ce qui est lumineux et ce qui ne l'est pas, ou encore sa valeur sentimentale (Ça compte aussi :-).

Pour le numérique, je distinguerai la résolution de l'objectif qui met en fonction la distance minimale qu'est capable de restituer l'objectif entre deux points objets distincts. Si vous me suivez encore, vous comprendrez que si l'aire de sauvegarde de l'image est de plus en plus petite, plus la résolution de l'objectif doit être de qualité. Et la qualité, ça se paye. Surtout en photographie.

Combien de million de pixels déjà ?

Ah, la bonne blague. J'en ai plus que toi, j'ai la plus grosse. N'importe quoi ! Imaginez un capteur CCD avec 5 millions de pixels répartis sur 2 cm² et prenez ensuite le même nombre de pixels couchés sur 4 cm². A votre avis, quel est le capteur qui restituera l'image avec une meilleur résolution ? Là (encore ?), on tombe dans un discourt marketing qui sous estime notre bon sens.

La conséquence directe est que nous rechercherons le capteur le plus petit possible avec un maximum de pixels pour montrer à Ginette nos jolies agrandissements de 18 par 24 sans voir la différence avec un tirage argentique classique en vidant, par la même occasion, les réserves d'encre si chers de l'imprimante. Et pour profiter de cette explosion de pixel, il nous faudra bien attacher à un appareil, dont le prix commence à gonfler considérablement, un super objectif de la mort avec une bonne résolution. La boucle est bouclée.

Comment on vise avec ça ?

C'est super cette petite télé au dos du bidule. Mais bon, au bout d'un moment, le gadget devient vite gênant, limite chiant dans des situations de contre jour. Alors on fait comme avant, on met l'oeil dans le viseur. Catastrophe de catastrophe. C'est de la merde ce truc : on peut pas visé, l'oculaire est trop petit et son dégagement m'oblige à ôter mes lunettes. Ça ne serait pas si grave si seulement on pouvait régler la dioptrie de ce viseur tellement bas de gamme. Je ne parle pas des défauts de parallaxe même à l'infini et du cadre qui cadre à l'ouest de Moscou. Résultat, on compose avec la petite télé les bras à demis tendu, sans appuis, sans rien. Pas grave, le flash (beurk de beurk) figera les éventuels bougés.

Je suis d'accord, je n'ai pas dû tester les bons appareils. Mais sur la dizaine qu'il m'a été donné de tester comme ça, la dizaine avait un viseur de merde. Là, toujours et encore, cela dépend du prix que l'on veux investir.

Les trucs qui changent.

Le premier changement qui me vient à l'esprit : le traitement de l'image. Certainement le point principal du succès de la photographie numérique. C'est assez simple je pense et cela doit être fonction du taux d'équipement en ordinateurs des familles. Il est vrai que comparé au taux d'équipement d'agrandisseurs... Et il est encore vrai qu'un ordinateur peut servir à autre chose que d'exécuter du calcul matriciel sur des images.

Sinon, voici un petit exemple pour faire clair. Prenons une photographie en noir et blanc de ce si jolie paysage avec ma nouvelle acquisition digitale. Je retourne à la maison. Je transfert avec un doigt dans le nez mes fichiers sur le disque dur de mon ordinateur. Je lance mon Photoshop longuement téléchargé depuis un réseau partagé. Hop, je perse le ciel surexposé, je débouche le petit coin d'herbe en bas à gauche. J'imprime en haute qualité. Ça m'a pris une demis heure à tout cassé. Le pur bonheur : viens voir Ginette la belle photo !. Avec mon vieux reflex argentique, ça m'aurais pris une journée plus le temps de séchage du papier (une semaine à peine) pour obtenir la même image.

Ne nous égarons pas : Plus rapide ne veux pas dire plus accessible. A chaque métier son labeur et ses satisfactions.

Et la créativité ?

Je suis comme ça moi. Je considère qu'une bonne retouche est une retouche qui ne se voit pas, quand tout semble crédible. J'ai bien sûr exploré des chemins diverses et variés comme tout le monde. Mais je suis toujours revenu au dur du dur, à la réalité. La photographie est ainsi faite selon moi, l'abstrait m'ennuie. La fuite des idées du créateur vers le public m'agace aussi. Rien ne vous empêche de penser le contraire et vous auriez alors raison.

On peut s'amuser à rechercher dans son grenier de vieux magazines et comparer les photographies de mode avec celles d'aujourd'hui survitaminées au numérique. Qu'en pensez vous ? Ont elles véritablement évoluées ? Le changement de support a t'il eut raison des compositions, de la règle des trois quarts ? De nouvelles voies ont elles été ouvertes ? Je vous laisse répondre.

Il faut finir ; ça commence à faire long pour corriger les fautes d'orthographe.

Loin de moi de dire que la photographie numérique à donner un souffle nouveau à l'exercice. Elle a simplement donner un nouveau souffle à une industrie qui commençait à tourné en rond avec ce fameux 24x36. C'est tant mieux ! Je suis toujours heureux de voir des personnes photographiées leurs familles et leurs mioches. Je suis toujours heureux de voir des personnes s'exprimés, même maladroitement, avec un jetable. C'est le principe de la photo, c'est instantané et ludique dès les premiers instants.

Quand à la qualité, vous aurez compris qu'il faut vouloir (et pouvoir) mettre le prix ainsi que bien maîtrisé les différents aspects techniques. Je ne saurais que vous conseiller d'aller faire un tours vers le magazine Chasseur d'Images (un peu chiant à la longue) .

Je reparlerai un peu plus de photographie dans le futur. Je viens de remarquer que j'ai plein de chose à exprimer sur le sujet, me laissant un peu sur ma faim en achevant ce billet. Il manque certainement des arguments où des idées non développées. Faites le moi savoir si vous en trouvez !

Alors, le numérique, que d'la merde ?

Certainement pas ! Mais je préfère l'argentique ! Pour le moment...