Numérique, que d'la merde ? - Seconde édition : Ceci n'est pas un conseil
Par Vincent le mardi 18 janvier 2005, 15:07 - OSEF - Lien permanent
Je reviens un peu sur mon précédent billet traitant de la photographie numérique non pas pour ajouter une couche de débilités sur la photographie numérique (merci Jean Paul[1] pour m'avoir fait découvrir la photographie numérique) mais pour répondre (gentiment, puisque nous sommes tout deux des amateurs éclairés) à NikO suite à son billet et à ces quelques conseils.
Mon point de vu sur la photographie n'a pas beaucoup changé depuis mes débuts avec Corto. Je suis un fervent partisan de la technique venant en aide à une création simple et compréhensible de tous. Partir du postulat que l'important n'est ni la réalisation technique, ni le respect de certaines conventions "photographique"
me dresse donc les cheveux sur la tête (même si je sort le bout de phrase de son contexte). Mais soit, je suis un mec tolérant (quelque fois trop) et ma capacité à accepter les points de vu étrangers est suffisamment développée pour que je m'en remette rapidement.
Bref, je continue ma lecture tranquillement tout en tombant sur d'autres points de désaccords qui engendreraient des débats stériles comme le chemin parcouru par l'oeil sur le papier glacé. Oui, oui, la règle des trois tiers, elle est super, les diagonales aussi sont à prendre en compte mais le centre de l'image comme premier point de chute du regard... Euh... bah non. Étudions un peu le schémas ci-dessous découpé en tiers approximatifs pour se faire une bonne idée de la problématique :
- Chemin parcouru par l'oeil sur une image.
Je pense que c'est assez clair, non ? Bon, pour le gros nul au fond, le gribouillis en haut à droite représente la première chose que vous voyez sur une image. Ne cherchez pas des excuses du genre Ouais, c'est toi qui dis ça, mon oeil !
, ceci est vrai, approuvé scientifiquement (vous savez, comme les yaourts). Ensuite, le parcours se déroule comme le montre les petites flèches numérotés, au rythme d'un oeil paresseux. Et après ?
me diriez vous. Et bien après, c'est la liberté, le salut de la pensée. Vous faites ce que vous voulez, vous pouvez même regarder le centre de l'image si vous en avez le courage.
Pour sortir de ces débats techniques stériles qui n'apporte mais vraiment rien
à l'image, continuons la lecture. Pas de flash, cool. Un pied, bien. Ne pas utiliser le zoom à fond, comprends pas... Ce que je retiens est simple : Prenez votre temps pour composer, pour réfléchir.
même si le sujet est en mouvement ou que le temps presse d'être figé. De toute façon, à force de réfléchir, de composer, la démarche devient un réflexe, l'appareil une extension de l'oeil, du regard... Vous forgez votre style à la force des déclenchements successifs, et de la compréhension de vos outils. C'est pour cela que la photographie est technique. C'est pour cela que Robert Capa et ses copains réussissaient leurs photos sur le vif (merci l'hyperfocale, oh oui ! merci !). C'est pour cela que l'instinct se travaille.
Puis, tout bascule.
Mais qu'est ce que je lis au sujet des caractéristiques d'un appareil photographique numérique ? Je cite :
Les principales caractéristiques sont :
- La focale : c'est elle qui donne la profondeur de champ, soyez soft avec le zoom.
- Le diaph : plus il est ouvert, plus la profondeur de champ est faible, et la luminosité forte. En pleine journée, essayez de fermer celui-ci au maximum, les détails et la profondeur de champ seront excellents. Si il fait nuit, il vous faut ouvrir au maximum, pour gagner de la luminosité, mais également du bruit.
- L'obturation : C'est elle qui gère le temps d'exposition, plus il est long, plus vos sujets seront flous si ils bougent, mais plus elle est longue, meilleur sera la photo dans les détails et les couleurs, à voir en fonction des mouvements du sujet. De nuit, en laissant des temps d'exposition prolongés, elle permet de faire de belles photos de plans fixes, avec un pied, et permet de beaux effets, à la main, en faisant certains mouvement et en restant ensuite fixe, on peut avoir des choses magnifiques.
Là, je pourrais faire le méchant, mais cela ferai un peu le mec qui titille inutilement et je ne peux pas me retenir de titiller. Surtout quand je suis sûr de moi. Prenons notre temps et les choses les unes après les autres.
- La focale : c'est elle qui donne la profondeur de champ, soyez soft avec le zoom.
Dire que la focale participe à la variation de la profondeur de champ est juste, mais n'oublions pas le diaphragme qui joue sont rôle dans l'affaire. On peut quand même retenir ceci : La profondeur de champs diminue quand on augmente la focale de l'objectif et quand on ouvre le diaphragme.
. (Suis je clair ?). Je croix qu'avec le zoom, j'ai loupé quelque chose...
- Le diaph : plus il est ouvert, plus la profondeur de champ est faible, et la luminosité forte. En pleine journée, essayez de fermer celui-ci au maximum, les détails et la profondeur de champ seront excellents. Si il fait nuit, il vous faut ouvrir au maximum, pour gagner de la luminosité, mais également du bruit.
Ça rejoint ce que j'écris plus haut. Gardons à l'esprit que le choix de l'ouverture du diaphragme joue sur la profondeur de champ et la quantité de lumière qui arrive sur le capteur (ou tout autres supports capables de mémoriser une image). Ce dernier possède aussi une sensibilité à la lumière et une caractéristique voulant que, quand on augmente sa sensibilité pour diminuer le temps de pose, il y a apparition de bruit (petit point lumineux disgracieux) dans les basses lumières. L'électronique faisant bien les choses, l'appareil numérique peut modifier tout seul, comme un grand, la sensibilité de son capteur donnant alors l'illusion que le coupable du bruit est le diaphragme alors que le boîtier compense avec les limites de son obturateur.
- L'obturation : C'est elle qui gère le temps d'exposition, plus il est long, plus vos sujets seront flous si ils bougent, mais plus elle est longue, meilleur sera la photo dans les détails et les couleurs, à voir en fonction des mouvements du sujet. De nuit, en laissant des temps d'exposition prolongés, elle permet de faire de belles photos de plans fixes, avec un pied, et permet de beaux effets, à la main, en faisant certains mouvement et en restant ensuite fixe, on peut avoir des choses magnifiques.
C'est vrai, si j'augmente le temps d'exposition, je risque d'obtenir beaucoup de couleurs, c'est à dire du blanc avec une grosse perte de détail. Je croix que NikO pensait (mais pour en être sûr, il faudrait qu'il le dise plus fort) aux photographies de nuit en écrivant cela. Sinon, l'explication est fausse. Et pourquoi pas conclure une prise de vue prolongées avec un bougé sur un petit coup de flash ? :)
Cela n'ôte en rien de la qualité des photographies de NikO, bien au contraire. On y trouve de beaux paysages, des somptueux couchés de soleil et quelques clichés macroscopiques. J'attends quand même l'apparitions des premiers Hommes. C'est vrai, les photographies de Niko sont vides de gens. Pourquoi ? Tu ne nous aimes pas ?
Voilà, je finis ma lecture, m'attarde un peu sur les commentaires, relis quelques passages. C'est un bon texte, il m'a fait réagir et réfléchir sur des sujets qui me semblaient acquis. Comme quoi, l'interprétation d'un exercice ou d'un loisir... Mais si, tout de fois, j'avais à donner un conseil aux nouveaux passionnés de photographie, il serait de cet acabit : Travaillez votre technique et la théorie de la lumière, regardez autour de vous et ce que font les autres, fouillez, expérimentez, cassez le règles pour ensuite y retourner.
. L'appareil photo n'est qu'un outil et ils fonctionnent tous de la même manières. On s'arrête bien sûr sur tels ou tels options électroniques ou mécaniques mais si l'on n'a pas bien intégrer les fondamentaux de la prise de vue, cela ne sert pas à grand chose.
Et puis, avec quoi je photographie en ce moment ? Avec ça de chez messieurs Minox.
Notes
[1] Vous êtes parisien, vous voulez une photographie ou faire un book ? Donnez moi vos coordonnées, je les transférerai à un vrai, jeune, photographe bourré de talent.
Commentaires
Petit "recadrage" :) nécessaire, très clair, mais qui pourrai etre developpé concernant le Chemin parcouru par l'oeil sur une image…
@+
Salut
Concernant l'obturation, je pensais à la photographie de nuit, mais également au cas où le diaph est fermé, et donc que le temps d'ouverture augmente, ça donne plus de relief aux photos, je trouve :)
Je ne connaissais pas ce shéma de déplacement de l'oeil sur une image,
c'est trés intérressant à savoir !
Concernant les portraits, ou autres photos de personnages, j'en ai, certes, mais cela m'étonnerais qu'elles se retrouvent en ligne. Je respecte beaucoup le droit à l'image, et les photos publiées sur mon blog étant sous license creativecommons.org/licen...
, je n'ai vraiment pas envie que les portraits se retrouvent n'importe où. De plus, je n'ai pas fait de déclaration écrite de ces personnes pour mettre leurs photos en ligne.
J'ai essayé, dans ce petit billet, de parler plutot du cadrage que de la technique. Car même si une photo réussie nécessite le respect de certaines contraintes techniques, je voulais d'avantage mettre l'accent sur l'importance du cadrage, erreur courante pour quelqu'un qui débute...
Cordialement,
C'est vrai Corto qu'il y a matière sur ce petit schémas... Comme guider, l'oeil à des endroits précis, raconter des histoires... Je vous laisse libre de trouver toute autres utilités.
Tu soulève ici, NikO, une contrainte intéressante : les droits et les devoirs du photographe... Je vais voir si je peux composer quelques choses là dessus. Sinon, je serai curieux de lire ton avis sur cette question.
Ce n'est pas vraiment mon avis, mais plutôt une question de législation,
il y a un bon résumé ici :
artic.ac-besancon.fr/juri...
Pour ma part, tant que cela reste du paysage, ou un sujet du domaine publique ( hors architecture, qui là pose aussi des problémes de droits ),
je considére que je peux publier ce que je veux. Sinon, il me faut, au moment de la prise du cliché, obtenir via un petit formulaire papier, les droits à la publication selon les régles de la CreativeCommons. C'est fastidieux ....