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De : Ludovic Pénet
Envoyer : 05.07.2005 18:05
À : CiD
Objet : « Stratégie de Redmond » 
ou indépendance européenne ?

« Stratégie de Redmond » ou indépendance européenne ?

Les participants aux 6èmes Rencontres Mondiales du Logiciel Libre réunis du 5 au 9 juillet à Dijon appellent solennellement les députés européens à refuser la brevetabilité des programmes d'ordinateurs.

Mercredi 6 juillet, en session plénière à Strasbourg, les députés européens seront devant un choix historique pour l'avenir de l'indépendance européenne en matière informationnelle, pour l'avenir des PME du secteur informatique (représentant l'essentiel des emplois et dans ce secteur stratégique), pour l'innovation en informatique et pour la liberté de sélectionner en parfaite connaissance l'offre du marché la plus adéquate.

Bien que les débats aient démontré amplement, depuis plusieurs années, que les brevets logiciels n'ont aucune justification économique et freinent l'innovation qu'ils prétendent encourager, la Commission Européenne et le Conseil des Ministres européens poussent une directive européenne extrémiste sur le modèle américain.

Seule une société en situation de monopole qui veut étouffer dans l'oeuf toute concurrence, peut trouver une « utilité » aux brevets logiciels. Il n'est donc pas étonnant de retrouver la société Microsoft à travers son bras armé la BSA (Business Software Alliance) comme principal promoteur de la directive. Les brevets logiciels permettraient en effet à ce type de société monopolistique de bloquer les logiciels libres, désignés à plusieurs reprises comme principaux concurrents.

Machine de guerre contre le logiciel libre, les brevets logiciels mettront en péril l'indépendance technologique de l'Europe, la construction de l'administration électronique européenne et empêcheront l'Union européenne d'atteindre les buts fixés dans la « stratégie de Lisbonne ». Cette stratégie porte l'ambition de faire de l'Union européenne la région la plus compétitive du monde d'ici à 2010, en fondant son développement économique sur le développement d'une société de la connaissance et des savoirs. Le choix de la brevetabilité illimitée aujourd'hui du logiciel, demain des méthodes intellectuelles et d'affaires serait une aberration.

Les développeurs, utilisateurs et professionnels de l'informatique libre appellent en conséquence les députés européens à repousser la directive « brevets logiciels » en votant les amendements Rocard-Buzek-Duff, déposés par des membres de tous les bords de l'échiquier politique.

Les députés européen ont le devoir de repousser une directive qui laisserait l'Europe sous la menace immédiate d'une colonisation par Microsoft et quelques autres géants des technologies de l'information, au risque de transformer la « stratégie de Lisbonne » en « stratégie de Redmond ».

Les participants aux RMLL se réuniront mercredi soir à Dijon pour informer les citoyens sur les enjeux de la directive.

Chouette, je vais pouvoir quand même manifester mon plus grand désaccord...

Non aux Brevets Logiciels !